La nouvelle donne départementale

Département de la Gironde

Hélène Fribourg, directrice de la Culture et de la Citoyenneté

« Notre Président, Jean-Luc Gleyze, ayant été conforté, notre politique culturelle, impulsée par notre nouvelle vice-présidente, Carole Guère, s’inscrit dans une certaine continuité et repose sur trois axes. Tout d’abord, la relation au territoire et la proximité. Nous mettons en place, depuis quatre ans, une équipe de développement installée sur les territoires, pour faire de la dentelle et être en phase avec ce qu’il s’y passe. Nous n’avons pas le même accompagnement en Sud-Gironde, où le tissu culturel associatif est très riche, que dans le Médoc, où il existe moins de structures. Un autre axe est notre adresse aux publics que le département accompagne, c’est-à-dire les personnes âgées, les personnes handicapées, les bénéficiaires de minima sociaux ou les jeunes. Nous mettons en place des dispositifs ciblés, notamment via l’Éducation Artistique et Culturelle. Enfin, troisième orientation, nous soutenons les professionnels de la culture, équipes artistiques comme opérateurs culturels, avec des aides au fonctionnement. L’IDDAC, notre agence culturelle départementale, soutient, elle, les projets. Nous avons une vraie responsabilité, 36% des intermittents de la Région étant installés en Gironde, avec une attention particulière vers les artistes-auteurs. L’ensemble sera irrigué par une thématique transversale, qui croise culture et nature. Le département est peu programmateur, sauf sur ces domaines : dans les espaces naturels sensibles, au domaine archéologique de Plassac, ou, bientôt, au domaine de Nodris. Bien sûr, il existe notre dispositif Scènes d’été en Gironde, qui soutient les festivals existants et apporte un appui financier et logistique aux petites communes du territoire pour inviter des artistes. Cela permet chaque été d’avoir des propositions culturelles très équilibrées sur l’ensemble des territoires, avec une grande majorité de spectacles et concerts gratuits. Les Scènes d’été ne sont pas remises en cause, même si on pense à les réinterroger.
« Face à la crise sanitaire, nous avons maintenu nos subventions aux événements culturels, qu’ils aient lieu ou pas, en leur demandant de rémunérer les équipes artistiques. Dans un deuxième temps, le département a dégagé un million d’euros pour soutenir l’ensemble des associations de la Gironde, pas seulement culturelles. Nous avons ensuite continué notre travail de proximité avec les équipes et partenaires, à l’écoute des besoins, et avons fait en sorte que le maximum de projets EAC puissent se dérouler dans les collèges, en 2020 comme en 2021. »

Département du Lot-et-Garonne

Sébastien Durupt, directeur de la Culture

« Notre nouveau vice-président à la culture, Jacques Bilirit, a une belle expérience de la vie politique départementale et a déjà été vice-président du tourisme et de l’économie. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble à discuter pour redéfinir une politique culturelle qui revienne à plus de proximité et d’interaction. Le premier axe culturel que nous défendons, c’est donc un retour aux fondamentaux : une culture accessible à tous, pour redonner du sens, et retrouver la notion de plaisir après une période où la culture n’a pas été jugée essentielle, alors qu’on constate qu’elle fait partie de notre épanouissement personnel et collectif. C’est un besoin vital pour un vivre ensemble ! Accessible à tous, cela signifie notamment d’amener la culture dans les lieux de vie des habitants, dans les jardins et marchés. La Covid-19 nous a obligés à inventer des petites formes artistiques souples, agiles, qui permettent d’aller à la rencontre de ces nouveaux publics tenus à l’écart de la culture. Aller vers de nouveaux publics fera donc partie de nos critères pour l’attribution de subventions. L’Éducation artistique et culturelle en direction des scolaires est essentielle mais il nous faut aller plus loin ! Le deuxième axe fort de notre politique culturelle consiste à vouloir bâtir ensemble. Les collectivités ne doivent plus seulement être des financeurs, mais bien des bâtisseurs et des animateurs. Il y aura donc, dans l’attribution des subventions culturelles, un critère de qualité partenariale avec la collectivité, une façon de travailler en amont, de construire ensemble. C’est par exemple ce que nous faisons déjà très bien avec le Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne où le département est très associé. Dans un temps de la radicalité et de la peur des autres, cette politique de bon sens réinvente du vivre ensemble, de la vraie proximité, et contribue à sortir de l’entre soi. A plus long terme, en 2022-23, la question du bénévolat devra être abordée, la crise sanitaire ayant beaucoup démobilisé.
Face à la crise sanitaire, Sophie Borderie, présidente du Département du Lot-et-Garonne a souhaité maintenir les niveaux de subvention, que les événements soient annulés, reportés, modifiés, ou maintenus. En 2021, nous avons maintenu notre niveau d’aide pour tous ceux qui prenaient de l’initiative et remettaient de l’offre culturelle sur le territoire, peu importe que les événements soient redimensionnés. Ainsi, notre niveau d’aide est resté le même. Nous avons aussi été beaucoup sollicités pour du conseil concernant l’application des protocoles sanitaires, et le Département a joué un rôle de médiateur en lien avec les services de l’État, pour faire circuler les décrets, inventer des formes d’accueil. C’était une aide à l’adaptation, tant la temporalité des annonces a été très douloureuse pour certains acteurs culturels. »

Département de la Haute-Vienne

Pascal Nourry, directeur culture sport vie associative

« Notre politique culturelle, pour ce qui concerne le spectacle vivant, est essentiellement fondée sur des aides à la diffusion en milieu rural. Nos différents dispositifs permettent d’aider toutes les organisations de manifestations culturelles, dans les petites communes rurales de la Haute-Vienne, en particulier les plus petites, en saison ou pendant la période estivale. Dans la nouvelle mandature, ce soutien va perdurer et être réaffirmé. À côté de cette aide à la diffusion territoriale, un volet soutient des secteurs plus spécialisés de la culture, comme les écoles de musique publiques, dont le Département subventionne le fonctionnement ou les pratiques musicales amateurs – pour les formations de type fanfare ou bandas – au titre du schéma départemental d’enseignement musical de Haute-Vienne. Une aide spécifique aux musiques actuelles accompagne l’organisation de manifestations ou des projets associatifs dans ce secteur. Le Département gère aussi deux salles culturelles à Limoges, l’Espace Noriac et la chapelle de la Visitation, où il accueille gratuitement des compagnies lors de chaque saison culturelle. Les travaux de rénovation et d’accessibilité de la salle basse de l’Espace Noriac ont été inaugurés en septembre par le président du conseil départemental, Jean-Claude Leblois. Début octobre a également démarré la « Culture au grand jour » qui propose des spectacles dans une quarantaine de communes rurales, et la 2e édition du festival Au Bout du conte à la mi-septembre. Le Département a aussi mis en place l’an dernier dans le cadre de la crise sanitaire un fond exceptionnel de soutien au secteur associatif, dont le secteur culturel, avec la possibilité de solliciter des avances remboursables auprès du Département et/ou de solliciter des subventions exceptionnelles, pour les plus en difficulté. Il a également monté un dispositif d’achat ponctuel de places de spectacles, auprès d’un certain nombre d’organisations haut-viennoises, pour des festivals ou dans le cadre de saisons annuelles.
Ces aides ont duré jusqu’au 31 décembre dernier, certaines jusqu’au 31 décembre 2021, mais il n’est pas envisagé de les poursuivre à ce stade sous cette forme. Les élus départementaux ont toutefois souhaité pouvoir mieux accompagner les associations, culturelles notamment, les plus en difficulté en mettant en place courant 2022 un fonds d’aide dont les modalités sont en cours de définition. D’autres actions devraient être mises en place ultérieurement pour répondre aux attentes du secteur associatif. »

Crédits photos : Le Domaine de Nodris, photo Rémi Lamouret / Les nuits d’été, photo Xavier Chambelland  / Festival Au bout du conte, photo Christelle Rama haute-vienneenscenes.fr/au-bout-du-conte