L’Horizon
Sous l’impulsion d’Axel Landy et de Gonzalo Garzo, le lieu rochelais situé au Port de La Pallice a réorientésa démarche qui s’articule désormais autour d’un collectif d’artistes et de projets transdisciplinaires.
L’Horizon, photo L’Horizon
Un lieu alternatif
Quand il reprend en 2014 les rênes du lieu animé depuis les années 90 par la compagnie toujours à l’horizon (dirigée par sa mère, la metteure en scène claudie landy), axel landy décide d’y installer un collectif, afin de favoriser le dialogue entre créateurs issus de plusieurs disciplines et présenter une programmation alternative – comprenez, « underground ». aujourd’hui, le collectif rassemble 30 artistes – comédiens, dramaturges, danseurs, chorégraphes, metteurs en scène, chanteurs, musiciens, plasticiens, scénographes, photographes, vidéastes… – aux sensibilités et parcours différents mais mus par un même désir de s’extraire de leur art pour prendre part à des projets transdisciplinaires. « Parfois, plusieurs artistes ayant des affinités nous soumettent ensemble une idée, précise le directeur de l’horizon axel landy, parfois un seul s’adresse à nous et nous le mettons en relation avec un autre. » la structure gère le montage financier (avec d’autres producteurs le cas échéant), met à disposition son outil (une salle, de 120 places pourvue d’un plateau de 10 m de large et 12 m de profondeur) et assure la diffusion dans le cadre de sa programmation ; laquelle accueille aussi bien des spectacles du collectif que ceux d’autres compagnies. espace de recherche et de création, l’horizon propose aussi des temps de résidence à des compagnies issues de différentes régions, toujours assortis d’une diffusion en ses murs et parfois d’une coproduction en numéraire.soucieuxdenepastropdépendre des aides publiques (même s’il juge « dommageable de ne pas percevoir de subvention de fonctionnement, uniquement des aides au projet » mais de générer lui-même des financements, le lieu sait tirer profit de sa vocation pluridisciplinaire. « Cela nous permet de solliciter plusieurs dispositifs, comme ceux du Centre national de la chanson, de la variété et du jazz (Cnv) et d’autres sociétés civiles, explique axel landy, de nous rapprocher aussi de partenaires, tels que La sirène en musique ou le Centre chorégraphique national de La rochelle. »
le croisement entre les arts et les structures a également pour effet bénéfique de susciter un croisement des publics, qui depuis un an notamment se sont beaucoup diversifiés. tout en restant en effet fidèle aux thématiques qui ont construit son identité – la mer, comme en témoigne le projet biannuel cargo, et la mémoire – l’horizon réussit à offrir un large éventail de propositions : spectacles, expositions, installations photo et vidéo, concerts, ou encore découverte d’auteurs lors du festival Les traversées. « nous essayons également de faire en sorte que le lieu soit un lieu de vie. Les gens peuvent passer une soirée entière ici, lire, boire un verre, voir une exposition », souligne alex landy. pour les années à venir, le directeur de l’horizon ne manque pas d’ambitions (renforcer les liens avec les autres lieux du territoire, monter un projet européen, créer un festival avec des habitants du marais poitevin…) et confesse un unique credo : poursuivre dans cette liberté que le lieu a réussi à acquérir et défendre la prise de risque artistique.
L’Affût : Qu’apporte la présence d’un collectif au sein d’un lieu ?
Axel Landy : Beaucoup d’éléments positifs en termes de travail com- mun, d’échanges et de réseau. un artiste d’une même discipline ou d’une autre peut apporter son regard sur la création d’un membre du collectif et ainsi lui permettre d’évoluer dans sa recherche, lui procurer des contacts, lui signaler aussi des lieux susceptibles d’être intéressés par son travail. nous portons certains spec- tacles du collectif, mais ceux qui y appartiennent mènent aussi des projets avec leur propre compagnie et chacun assiste aux créations des autres, ici mais aussi à paris ou à Lyon. tout cela crée une émulation et correspond à notre idée de départ : accompagner des artistes que l’on défend et faire en sorte qu’ils créent avec d’autres. par ailleurs, nous organisons une fois par an une réunion où tous échangent sur les projets en cours, ce qui est très intéressant. la gouvernance n’est toutefois pas collective, l’administrateur Gonzalo Garzo et moi-même prenons seuls les décisions.
L’Affût : Vous allez organiser un événement autour de Christian Olivier et des Chats pelés. En quoi va-t-il consister ?
Christian Olivier représente ce que nous promouvons en termes de croisements, puisqu’il s’intéresse à trois domaines : musical, littéraire et plastique avec son complice des chats pelés, lionel le néouanic. l’idée est donc de proposer, de novembre à janvier, deux expositions des chats pelés – Les Chats pelés – Éditions jeunesse à la médiathèque michel crépeau et Les gens à l’ancien marché de l’arsenal – le spectacle Chut !, de christian olivier à la médiathèque, précédé en première partie d’une lecture avec les membres du collectif, et un concert littéraire présenté à l’horizon par les Quatre sans cou. chaque spectacle, exposition et création ne sera pas vécu isolément mais devra permettre une collaboration entre tous les partenaires. nous mènerons par ailleurs des actions en direction des publics, notamment ceux d’établissements scolaires et de centres sociaux. il s’agit de mettre en lumière le travail de christian olivier mais d’y associer aussi les artistes du collectif. ce type de focus se reproduira tous les ans ou tous les deux ans.
L’Horizon
Chaussée de la Ceinture Nord – Port de la Pallice 17000 La Rochelle
09 80 85 98 36 – 06 98 97 07 09
contact@l-horizon.fr – l-horizon.fr
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