Magazine Octobre – Décembre 2020

Magazine L’Affût Octobre – Décembre 2020

Octobre 2020

Édito

Une pandémie fait vaciller depuis le début de l’année toute la planète. Dans un système mondialisé, pas un pays épargné, pas un secteur d’activité intact, pas un être humain qui n’ait été directement ou indirectement confronté aux conséquences du coronavirus. Cependant, nous ne sommes pas tous égaux devant ce fléau.

Pour penser la crise, ce qui l’explique, ce qu’elle provoque, ce qu’elle remet en question et invite à changer, ce sont les hommes qui sont plus généralement à l’œuvre (cf. études du CSA et de l’INA relayée par Le Monde le 24 juin 2020). Les médecins, les sociologues, les élus, en quelque sorte « les experts » ont été – notamment entre mars et juin – plus souvent du sexe masculin. Les femmes seraient-elles moins légitimes pour analyser la catastrophe, prévoir l’avenir et assumer des choix ?

Ajoutons à ce sombre tableau que les femmes sont davantage infectées par la Covid-19 que les hommes, notamment parce qu’elles sont en première ligne dans les systèmes de soins à l’hôpital, dans les activités de service et de contact avec le public mais aussi à la maison avec les personnes du foyer atteintes. Poursuivons avec le constat que le chômage touche plus durement les femmes que les hommes à cause d’emplois plus précaires. Et concluons cette triste liste en relevant l’augmentation des violences faites aux femmes dans l’univers domestique lors de la période de confinement… Cette catastrophe pandémique a mis cruellement en évidence les profondes et intolérables inégalités entre les hommes et les femmes (mais aussi entre les plus aisés et les plus démunis). Sur certains points, elle les a même aggravées.

Or, l’égalité femme-homme a été déclarée « grande cause » du quinquennat et, en Nouvelle-Aquitaine, la majorité de l’exécutif régional en a fait un axe majeur de son projet politique. Pour autant, le contexte sanitaire doit-il nous faire renoncer à l’objectif d’égalité ? Assurément non !

Dans le secteur artistique et culturel, si souvent aux avant-postes pour défendre les droits humains fondamentaux, la question émerge progressivement. Des études sont disponibles (et L’A. apportera une pierre à l’édifice au 1er semestre 2021), des professionnel·le·s se sont formé·e·s, des associations militantes formulent des propositions concrètes, des hommes et des femmes prennent leur part d’engagement au sein de l’Institution comme dans la société civile. Mais il reste tant à faire…

Soutien par la puissance publique aux artistes femmes, engagement des employeurs pour l’équité salariale, accompagnement des gouvernances dans leur ouverture, valorisation de l’héritage culturel, artistique, intellectuel et scientifique des femmes, affirmation de la parité dans les postes à responsabilité, lutte contre toutes les formes de sexisme tels pourraient être les engagements de toutes les personnes occupant un poste à responsabilité.

L’A. s’engage résolument à faire progresser la situation dans le cadre de ses missions, au sein de son organisation et dans chacune de ses actions. Le contexte pandémique et ce que je viens d’évoquer ci-dessus, nous poussent à redoubler d’énergie !

S’il ne peut y avoir de véritable développement humain sans respect des droits fondamentaux, alors il nous faut collectivement mettre l’égalité femme-homme au cœur de nos préoccupations.

Thierry Szabo

Directeur, L’A. Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine

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